Par sylvie leonard /
La taxe Zucman, du nom de l’économiste français Gabriel Zucman, est une proposition de taxation annuelle de 2 % sur les fortunes dépassant 100 millions d’euros, visant à réduire les inégalités économiques et à lutter contre l’évasion fiscale. Apparue dans le cadre des discussions sur le projet de loi de finances 2026 (PLF 2026), cette mesure a suscité des débats passionnés en France, notamment au cours des dernières 48 heures (25-27 octobre 2025). Cet article explore en détail la taxe Zucman, les positions des partis politiques, les réactions des figures clés, l’état des discussions parlementaires, et l’opinion publique, en s’appuyant sur des sources récentes, notamment des publications sur X et des articles de presse.
Qu’est-ce que la Taxe Zucman ?
La taxe Zucman, inspirée des travaux de Gabriel Zucman, professeur à l’Université de Berkeley et co-auteur de The Triumph of Injustice, vise à imposer une taxe progressive sur les grandes fortunes pour financer les services publics et réduire les inégalités. Selon Zucman, les milliardaires français paient en moyenne moins d’impôts (en pourcentage de leurs revenus) qu’un salarié moyen, en raison des paradis fiscaux et des optimisations fiscales [post:38]. La taxe proposée, qui ciblerait environ 1 800 ménages, pourrait générer entre 15 et 25 milliards d’euros par an, selon les estimations de la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (NFP).
Le mécanisme repose sur une taxation des actifs nets (actions, immobilier, etc.) sans exemptions majeures, contrairement à l’ancien Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF). Zucman critique les versions édulcorées proposées, comme celle du Parti socialiste (PS) à 3 % dès 5 millions d’euros, qu’il compare à l’ISF de 1981, jugé inefficace [post:8]. Il rejette également la proposition du ministre délégué aux Comptes publics, Thomas Lecornu, de taxer les holdings, qui exempterait 90 % des actifs des milliardaires, comme ceux de Vincent Bolloré.
Positions des Partis Politiques; Les Partis Soutenant la Taxe Zucman
La France Insoumise (LFI)
LFI est le fer de lance de la taxe Zucman, la considérant comme un pilier de la justice sociale. Éric Coquerel, président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, a vivement critiqué les versions diluées de la taxe, dénonçant un « jeu de dupes » entre le PS et le gouvernement [post:9]. Dans un fil sur X, il relaie les arguments de Zucman contre la version « light » du PS, qui risquerait de reproduire les failles de l’ISF [post:2]. LFI menace de voter contre le PLF 2026 si la taxe n’est pas intégrée dans sa forme originale. Jean-Luc Mélenchon, bien que moins actif récemment sur X, a soutenu cette position dans des interventions publiques, qualifiant la taxe de « mesure d’urgence ».
Parti socialiste (PS)
Le PS soutient la taxe mais a proposé une version alternative à 3 % sur les fortunes dès 5 millions d’euros, dans une tentative de compromis avec le gouvernement [post:0]. Olivier Faure, premier secrétaire, a déclaré que sans cette taxe, le PS pourrait censurer le budget, qualifiant son absence de « gel des aides aux plus pauvres » [post:0]. Boris Vallaud, chef du groupe PS à l’Assemblée, défend cette version « light » mais essuie des critiques de LFI et de Zucman, qui la jugent insuffisante.
Les Écologistes (EELV)
Les Verts soutiennent fermement la taxe, y voyant une mesure de justice sociale et environnementale. Cyril Chatelain, député, a dénoncé le « refus du centre de protéger les milliardaires » [post:10]. EELV lie la taxe à une réforme fiscale plus large, incluant une augmentation de la flat tax sur les revenus du capital. Marine Tondelier, secrétaire nationale, a relayé des campagnes sur X pour mobiliser l’opinion publique.
Les Partis Opposés à la Taxe Zucman
Renaissance (parti d’Emmanuel Macron)
Le parti présidentiel s’oppose à la taxe, privilégiant des mesures alternatives comme la taxation des holdings proposée par Lecornu. Amélie de Montchalin, ministre, a déclaré que « pénaliser les entrepreneurs » nuirait à l’économie.
Les Républicains (LR)
LR rejette la taxe, la qualifiant d’« illusion de gauche ». Bruno Retailleau, chef du groupe au Sénat, a dénoncé une mesure « nuisible à l’investissement » [web:3]. Cependant, certains élus LR envisagent une version modérée excluant les actifs productifs, mais cette idée reste minoritaire.
Rassemblement National (RN)
RN adopte une position ambiguë. Marine Le Pen a exprimé un soutien populiste à une taxation des « ultra-riches » mais s’oppose à la version actuelle, craignant une fuite des capitaux [web:5]. Jean-Philippe Tanguy, député RN, a tweeté que la taxe « doit être révisée » pour éviter de « chasser les milliardaires » [post:36]. Le groupe RN s’est abstenu lors du vote en février 2025.
Horizons et MoDem
Ces partis centristes, alliés de Renaissance, rejettent la taxe. François Bayrou (MoDem) la qualifie d’« inconstitutionnelle » et nuisible à l’attractivité économique.
Réactions des Figures Clés (48 dernières heures)
Gabriel Zucman : Dans un fil publié le 25 octobre, il critique les versions alternatives (PS, Lecornu, RN), affirmant qu’elles exemptent trop d’actifs et échouent à taxer les milliardaires efficacement [post:8, 4, 6, 35, 37, 39]. Il insiste sur le principe de « solidarité nationale ».
Éric Coquerel (LFI) : Très actif sur X, Coquerel a publié plusieurs posts les 25 et 26 octobre, dénonçant les compromis du PS et le « sabotage » de la taxe originale [post:1, 2, 9, 33, 36]. Il menace de rejeter le PLF 2026.
Parti socialiste : Le PS a tweeté le 26 octobre pour défendre la taxe comme un outil de justice fiscale, tout en proposant une version plus modérée .
Les Écologistes (EELV) : Le 24 octobre, EELV a publié un post dénonçant les privilèges fiscaux des milliardaires et soutenant la taxe.
État des Discussions Parlementaires
En février 2025, l’Assemblée nationale a approuvé la taxe Zucman en première lecture grâce à la coalition NFP (LFI, PS, EELV), avec environ 200 voix pour [web:1]. Cependant, le Sénat, dominé par LR et les centristes, l’a rejetée en juin avec 188 voix contre [web:3]. Le 24 octobre, la commission des finances de l’Assemblée nationale a de nouveau rejeté la mesure, mais les débats se poursuivent en séance plénière.
Le gouvernement, sous la pression du déficit budgétaire (6,1 % du PIB), cherche un compromis. La proposition de Lecornu sur les holdings est une tentative de conciliation, mais elle est critiquée par Zucman et LFI comme étant inefficace [post:4]. Sans le soutien de RN ou des centristes, l’adoption de la taxe semble improbable avant la fin des discussions budgétaires en décembre 2025.
L’Opinion Publique
L’opinion publique est divisée, selon un sondage YouGov du 25 octobre 2025 [web:7]. Environ 58 % des Français soutiennent une taxe sur les grandes fortunes, mais seuls 35 % approuvent la version Zucman à 2 %, craignant une fuite des capitaux. Les publications sur X montrent une mobilisation active des militants de gauche, avec des hashtags comme #TaxeZucman et #JusticeFiscale, mais aussi des critiques de la part d’internautes dénonçant une « chasse aux riches »].
Les organisations comme Attac et Oxfam France soutiennent la taxe via des campagnes en ligne, tandis que la CPME (Confédération des PME) et le Medef alertent sur les risques pour l’économie [web:8]. François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, a mis en garde contre les effets négatifs sur les entrepreneurs.
Conclusion
La taxe Zucman, bien qu’ambitieuse, reste un sujet de division profonde en France. Soutenue par la gauche (LFI, PS, EELV) comme un outil de justice fiscale, elle est rejetée par le centre et la droite (Renaissance, LR, RN) pour des raisons économiques. Les discussions des dernières 48 heures montrent une tension croissante, avec des figures comme Éric Coquerel et Gabriel Zucman critiquant les compromis, tandis que le gouvernement et ses alliés cherchent des alternatives moins radicales. L’opinion publique, bien que favorable à une taxation des riches, reste sceptique quant à l’application pratique. Avec les négociations budgétaires en cours, l’avenir de la taxe Zucman reste incertain, mais elle continue de polariser le débat politique français.

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