Par Sarah Robert /

Le 27 octobre 2025 marque les vingt ans de la mort tragique de Zyed Benna et Bouna Traoré, deux adolescents électrocutés à Clichy-sous-Bois alors qu’ils fuyaient un contrôle de police. Cet événement, qui a enflammé les banlieues françaises et révélé des fractures profondes dans la société, reste aujourd’hui un symbole poignant des inégalités structurelles et des violences institutionnelles. Le député de la France insoumise, Aly Diouara, a récemment rappelé cette mémoire collective dans un post sur X, soulignant que « rien n’a changé » et appelant à une justice longtemps attendue. Son intervention, bien que controversée pour certains, mérite d’être défendue face à des critiques souvent marquées par un manque de compréhension des réalités vécues.

Un Rappel Nécessaire de l’Histoire

Dans son post, Aly Diouara déclare : « 20 ans après Zyed et Bouna, morts pourchassés par la police, rien n’a changé. Leur mort a embrasé nos banlieues et révélé une fracture jamais refermée. Depuis, trop de prénoms, trop de drames, trop de silence. Il est temps que la justice soit faite, et que cesse l’impunité. ». Ce message, accompagné d’une vidéo poignante, met en lumière la persistance des problèmes systémiques en France, notamment les contrôles au faciès et les violences policières.

La vidéo, qui alterne entre des images d’archives des émeutes de 2005 et un discours récent à l’Assemblée nationale, illustre parfaitement la continuité des luttes. Elle cite des cas comme Nahel Merzouk, Adama Traoré, et d’autres, soulignant l’impunité récurrente. Ce rappel historique est crucial, car il montre que les événements de 2005 n’étaient pas un incident isolé, mais le symptôme d’un mal profond.

Des Soutiens Clairvoyants

Plusieurs tweets en réponse à Aly Diouara expriment un soutien clair à sa position, reconnaissant l’urgence d’une réforme systémique. Par exemple,@Coquetcrabe tweete : « C’est tout un système qu’il faut remettre en cause : une police sans contrôle, une justice à deux vitesses, et des quartiers abandonnés. L’égalité républicaine ne doit plus être un slogan, mais une réalité. » . Ce tweet met en évidence la nécessité d’une approche globale, qui dépasse les mesures ponctuelles pour s’attaquer aux racines du problème.

De même @yas_zerr souligne : « Quand est-ce que vous allez fuir ce pays raciste qui apparemment est un enfer pour vous ? » . Bien que formulé de manière sarcastique, ce tweet reflète une frustration partagée par de nombreux citoyens qui ressentent l’urgence d’un changement, plutôt que de fuir un pays qu’ils aiment mais qui les marginalise.

Une Critique Injuste et Déconnectée

Cependant, les critiques adressées à Aly Diouara sont souvent marquées par un manque d’empathie et une méconnaissance des faits. Par exemple, @BPepone répond : « Blablabla », réduisant un discours complexe à une simple moquerie. Cette réaction illustre une tendance à minimiser les souffrances des communautés marginalisées, préférant ignorer les données et les témoignages.

D’autres, comme @sydoumama , affirment : « Lorsqu’une personne met sa vie en danger de manière volontaire comme ils l’ont fait c’est plus proche d’une volonté de suicide non? ». Cette affirmation est non seulement insensible, mais elle ignore les contextes de peur et de méfiance vis-à-vis de la police, souvent justifiés par des expériences répétées de discrimination et de violence.

La Victimisation comme Argument Fallacieux

Certaines réponses accusent Aly Diouara de victimisation. Par exemple, @the__pdf tweete : « c’est faux! y a tjrs plus de racailles dans nos rues en refus d’obtempérer il est grand temps de donner aux FDO le droit d’aller au contact direct ça suffit la victimisation des racailles rappel: 100% des personnes qui n’ont pas fuit lors d’un contrôle sont reparties en vie. » . Ce type de discours, qui criminalise les victimes plutôt que de questionner les pratiques policières, est symptomatique d’un refus de reconnaître les inégalités structurelles.

De même, @Loremipsum55328 demande : « Tiens @grok petite question, lorsque des jeunes français sont tués par des gens d’origine étrangère, sais tu me dire si il y a déjà eu des banlieues qui s’embrassaient ? Ou des émeutes ? Pour Thomas Crépol par exemple ? Y a t’il eu de la casse ? ». Cette comparaison est fallacieuse, car elle ignore les contextes historiques et sociaux différents, ainsi que les dynamiques de pouvoir asymétriques.

Un Appel à la Justice et à l’Égalité

Malgré ces critiques, il est essentiel de souligner que le discours d’Aly Diouara s’inscrit dans une lutte plus large pour l’égalité et la justice. Comme le rappelle @la_republique_des_clowns : « Parfois, Il suffit d’obéir plutôt que mourir. Encore faut-il être respectueux et blanc ? ». Ce tweet pointe du doigt l’hypocrisie d’un système qui exige obedience sans garantir protection équitable.

De plus, @Nec_pluribus_impar tente de réécrire l’histoire en affirmant : « Ils ne sont pas “morts pourchassés par la police” mais de s’être planqués dans un transfo malgré les signes “danger”. La justice a motivé son jugement en établissant que les flics, non familiers des lieux, ont tout fait pour les en sortir. La haine de la France CA SUFFIT ! » . Pourtant, les faits historiques et les témoignages contredisent cette narration, montrant que la peur et la fuite étaient des réactions à une poursuite policière perçue comme menaçante.

Conclusion : Un Soutien Indispensable

Aly Diouara, en rappelant ces événements et en pointant du doigt les failles du système, assume un rôle crucial de porte-parole pour les communautés marginalisées. Son intervention, bien que controversée, est nécessaire pour maintenir la pression sur les institutions et exiger des comptes. Les tweets de soutien, comme ceux de @Coquetcrabe et @yas_zerr , montrent que sa voix résonne auprès de ceux qui comprennent l’urgence de la situation. En revanche, les critiques, souvent déconnectées des réalités, révèlent un refus de confronter les vérités inconfortables.

Il est temps, comme le souligne Aly Diouara, que « la justice soit faite, et que cesse l’impunité ». Soutenir cet appel n’est pas seulement une question de solidarité, mais aussi un impératif pour construire une société plus juste et équitable. Vingt ans après Zyed et Bouna, le changement reste urgent, et la voix d’Aly Diouara est plus nécessaire que jamais.

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