par Élisa Bardotte

Introduction

Le projet de budget 2026, actuellement débattu à l’Assemblée nationale, suscite une vive controverse. Le 25 octobre 2025, l’économiste Gabriel Zucman, connu pour ses travaux sur la justice fiscale, a publié un tweet incisif.

En critiquant les alternatives fiscales proposées, notamment la taxe “light” du PS, l’impôt sur la fortune financière du RN, et la taxe Lecornu sur les holdings. Selon lui, ces mesures échouent à imposer équitablement les ultra-riches, aggravant les inégalités. Cet article analyse cette critique, s’appuyant sur les failles du budget 2026, les données économiques, et les solutions alternatives défendues par Zucman.

Contexte du budget 2026 à l’Assemblée

Le 24 octobre 2025, la commission des finances de l’Assemblée nationale a rejeté la partie recettes du budget 2026 par 37 voix contre 11, signalant des tensions majeures (source : L’Express). Ce budget vise à réduire le déficit public de 7 % à 5 % du PIB, via une hausse de 19 milliards d’euros de recettes, notamment par des taxes sur les hauts revenus et les entreprises (source : IBA). Parmi les mesures, une taxe de 2 % sur les holdings (taxe Lecornu), un impôt plancher de 3 % du PS sur les fortunes supérieures à 10 millions d’euros, et un impôt sur la fortune financière du RN sont débattus. Cependant, ces propositions suscitent des doutes sur leur efficacité, comme le souligne Zucman.

Critique de Zucman sur les taxes inefficaces

Dans son tweet du 25 octobre 2025, Gabriel Zucman dénonce les failles des taxes proposées pour le budget 2026. Il critique la taxe PS, qui exonère les parts majoritaires dans les sociétés (ex. Vincent Bolloré et son 70 % dans le groupe Bolloré), permettant une optimisation fiscale massive. De même, l’impôt RN sur la fortune financière, inspiré de l’ISF, échoue en excluant les biens professionnels, tandis que la taxe Lecornu sur les holdings ne taxe que 5 % du patrimoine des milliardaires en raison d’exonérations sur les actions et l’immobilier. Zucman argue que ces dispositifs, loin de corriger les injustices, “lancent la machine à optimisation”, réduisant les recettes fiscales attendues à quelques centaines de millions d’euros, contre un milliard espéré (source : tweet). Cette critique s’aligne avec son expertise sur les paradis fiscaux, où il a montré que les exonérations favorisent les ultra-riches (source : Wikipedia).

Statistiques et inégalités

Les données confirment les inquiétudes de Zucman. Selon un rapport du Monde (6 juin 2023), les 0,1 % des Français les plus riches paient un taux d’imposition effectif décroissant avec leurs revenus, atteignant parfois moins de 20 %, contre 50 % pour la moyenne des contribuables (source : Insee, 2024). Avec la taxe Lecornu, Zucman estime que le taux d’imposition des milliardaires passerait de 25 % à 26 %, un gain minime (tweet). En comparaison, les ménages modestes subissent des hausses d’écotaxes et de droits de timbre dans ce budget, accentuant les inégalités. L’Insee rapporte qu’en 2025, le patrimoine des 1 % les plus riches représente 23 % du total national, un record historique, rendant urgente une réforme fiscale équitable.

Alternatives proposées par Zucman

Face à ces échecs, Zucman défend un impôt plancher de 2 % sur le patrimoine des ultra-riches, sans exonérations, pour assurer un “seuil incompressible d’imposition” (tweet). Contrairement aux propositions actuelles, cette mesure s’inspire de la taxe américaine de 1937, qui taxe l’ensemble des revenus des holdings sans niches fiscales. Selon ses simulations avec le Tax Observatory, un tel impôt pourrait générer 19,8 milliards d’euros annuels en France, contre les quelques centaines de millions du budget 2026 (source : tweet thread). Il plaide aussi pour une coordination multilatérale, comme un registre mondial des actifs, pour empêcher l’évasion fiscale, une idée discutée au G20 en 2024 (source : Wikipedia).

Conclusion

Le budget 2026, tel que débattu à l’Assemblée nationale, illustre les limites d’une fiscalité qui épargne les ultra-riches, comme le dénonce Gabriel Zucman. Avec des taxes inefficaces et des exonérations massives, il risque d’aggraver les inégalités, confirmées par les statistiques de l’Insee. La solution proposée par Zucman – un impôt plancher sans échappatoires – offre une alternative viable, soutenue par des modèles internationaux. À l’heure où le déficit public inquiète, une réforme courageuse s’impose pour aligner les politiques fiscales sur les principes d’égalité. Les débats à venir à l’Assemblée devront en tenir compte.

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