Par Eric Garcia
Introduction
Dans une époque marquée par des tensions sociales et des débats acerbes sur les questions d’identité, les médias jouent un rôle crucial dans la formation des opinions publiques. Cependant, certains discours, notamment ceux diffusés sur des plateformes comme Cnews, soulèvent des inquiétudes quant à leur impact sur les communautés marginalisées. Le racisme anti-arabe, en particulier, semble persister, non pas comme un phénomène isolé, mais comme une continuation des dynamiques coloniales et post-coloniales héritées de la guerre d’Algérie. Cet article explore cette thèse à travers les lenses des tweets récents et des analyses critiques.
Le contexte historique : la guerre d’Algérie et ses legacies
La guerre d’Algérie (1954-1962) a laissé des marques indélébiles sur les relations franco-algériennes, marquant un tournant dans l’histoire du colonialisme et de la décolonisation. Comme le rappelle l’encyclopédie en ligne Wikipedia, cette période a été marquée par des violences systématiques, des déplacements massifs de population et des discours qui ont souvent essentialisé les Algériens, les réduisant à des stéréotypes dangereux ou inférieurs. Ces narratives, bien que théoriquement dépassées, semblent resurgir dans des contextes modernes, notamment dans les médias.Un tweet récent pointe du doigt des propos racistes tenus sur Cnews, où une ancienne ministre a assimilé les Algériens à des individus dangereux, évoquant des “millions” qui “peuvent sortir un couteau dans une gare, ou foncer en voiture dans une foule”. Ces déclarations, loin d’être anecdotiques, s’inscrivent dans un continuum de stigmatisation qui trouve ses racines dans les représentations coloniales de l’Algérie.
Cnews : un terrain fertile pour les discours de haine ?
Cnews, souvent critiquée pour sa ligne éditoriale controversée, a été au centre de plusieurs scandales liés à des propos racistes ou xénophobes. Une lettre ouverte, publiée par L’Humanité, dénonce précisément ces dérives, demandant une enquête sur les déclarations de Noëlle Lenoir. Les signataires, un collectif de citoyens, chercheurs et militants, soulignent que de tels discours “constituent une stigmatisation collective” et “portent atteinte à la dignité et à l’égalité de millions de personnes”.Ce n’est pas la première fois que Cnews est pointée du doigt. En 2021, des propos similaires avaient déjà conduit à des enquêtes, comme le rapporte CNEWS elle-même, suite à des déclarations d’un responsable associatif marseillais. Ces incidents récurrents posent la question de la responsabilité des médias dans la perpétuation des stéréotypes raciaux.
La guerre d’Algérie par d’autres moyens
L’expression “la continuation de la guerre d’Algérie par d’autres moyens” évoque la théorie de Carl von Clausewitz sur la guerre comme continuation de la politique par d’autres moyens. Appliquée ici, elle suggère que les conflits post-coloniaux se manifestent non plus sur les champs de bataille, mais dans les arènes culturelles, sociales et médiatiques. Les tweets analysés ici soutiennent cette idée en montrant comment les représentations des Algériens, autrefois justifiées par des arguments coloniaux, se transforment aujourd’hui en discours de haine sous couvert de liberté d’expression.
Comme le note un utilisateur sur X, “le racisme n’est pas une opinion, c’est un délit”. Cette phrase, reprise par le maire de Marseille Benoît Payan, illustre la tension entre la liberté d’expression et la responsabilité sociale des médias. En permettant, voire en amplifiant, des discours qui essentialisent et stigmatisent, Cnews contribue à maintenir des divisions héritées d’une époque coloniale.
Les impacts sur les communautés
Les conséquences de ces discours ne se limitent pas aux ondes. Elles touchent directement les communautés arabes et musulmanes en France, qui font face à une augmentation des actes racistes et discriminatoires. Selon des études récentes, ces stéréotypes médiatiques exacerbent les tensions sociales et renforcent les préjugés au quotidien.
Un tweet mentionne également l’utilisation du cinéma par le FLN pendant la guerre d’Algérie pour contrer la propagande française, soulignant l’importance des médias dans la lutte pour la dignité et la reconnaissance. Aujourd’hui, les communautés arabes et musulmanes doivent à nouveau naviguer dans un paysage médiatique hostile, où leurs voix sont souvent marginalisées ou ridiculisées.
Le racisme anti-arabe sur Cnews n’est pas un phénomène isolé, mais un symptôme d’un héritage colonial plus large. En continuant à diffuser des stéréotypes hérités de la guerre d’Algérie, les médias comme Cnews participent à une forme de guerre culturelle qui perpetuate des divisions et des injustices. Il est impératif que les régulateurs, comme l’Arcom, et les citoyens s’engagent pour contrer ces discours, non pas en restreignant la liberté d’expression, mais en promouvant un journalisme responsable et inclusif.
Call to Action
Partagez vos pensées dans les commentaires. Pensez-vous que les médias ont une responsabilité dans la perpétuation des stéréotypes raciaux ? Comment pouvons-nous promouvoir un discours plus inclusif et respectueux ?
